La situation
Chaque
année, plus de 10000 personnes se suicident en France ; ce
qui représente un suicide toutes les 50 minutes. Encore ces
chiffres sont-ils sous-estimés d'environ 20% selon un
rapport du Haut Comité de la Santé Publique.
Le nombre
de décès par suicide, après avoir
connu une augmentation importante, baisse
régulièrement depuis 1993. En France, le suicide
fait deux fois plus de morts que la route.
On
dénombre entre 160 et 180 000 tentatives de suicide par an ;
soit plus de 15 fois le nombre de suicidés.
Le nombre
de décès par suicide est sous-estimé
du fait d'un défaut de déclaration ou de
l'existence de suicides "cachés", inscrits dans d'autres
rubriques de décès comme les intoxications ou les
accidents.
Le nombre
de tentatives de suicide est lui aussi sous-estimé dans la
mesure où la comptabilisation se fait par
l'activité des urgences hospitalières et que
toutes les tentatives ne font pas l'objet d'une hospitalisation.
Il existe
enfin peu d'enquêtes d'opinion de la population
française sur le suicide hormis le baromètre
"santé-jeunes" du CFES (Centre Français
d'Education pour la Santé) et les enquêtes de
l'UNPS (Union Nationale pour la Prévention du Suicide)
effectuées par la SOFRES (2000 : "Les Français et
le suicide" ; 2001 : " Les élus et le suicide"). L’INSERM produit
et publie la statistique des causes de décès en
France. Les dernières données
analysées sont celles de l’année 2002.
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Les
explications possibles
Le
suicide apparaît souvent corrélé avec
un autre phénomène majeur de notre
société : l'alcoolisme, sans que pour autant on
puisse en conclure que l'un soit la cause de l'autre ou inversement.
Aujourd'hui, cette tendance semble moins probante, mais la
corrélation est étroite avec le
chômage, la précarité, la pression
professionnelle et le relâchement des liens familiaux et
sociaux.
On peut
un jour être tenté par la mort, face à
des difficultés qui nous dépassent.
"On se
suicide parce qu'il est quelquefois plus difficile de vivre que de
mourir, parce qu'une immense détresse intérieure
trouve son issue dans la fuite d'un environnement devenu
intolérable."
Le
suicide reste, à bien des égards et dans tous les
milieux, un sujet tabou dans notre société. Mais
il est intéressant de constater que, d'après
l'enquête de la SOFRES sur les français et le
suicide, 70% de la population et 90% des adolescents souhaitent que
l'on parle du suicide.
Ce
désir de parole incite à penser que
prévenir le suicide est possible, d'autant plus que
près des 3/4 des suicidants ont montré des signes
d'alerte plus ou moins perceptibles. Ces signes sont autant
d'indicateurs de tentatives de suicide potentielles. Savoir les
reconnaître peut aider à sauver des vies.
Le
suicide est un problème majeur de santé publique,
révélateur du mal être social. Depuis
1999, un plan national de prévention du suicide a
été lancé par Bernard Kouchner, alors
Ministre de la Santé. Onze Observatoires
Régionaux de la Santé (ORS) ont lancé
un plan de prévention. La mobilisation des pouvoirs publics,
des professionnels et des bénévoles semblent
commencer à porter leurs fruits puisque l’on
constate une baisse des décès par suicide.
Cependant, la prévention du suicide reste le parent pauvre
de la santé publique.
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